À propos d'Herculine Barbin : « le vrai sexe »
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by
Laurie Laufer
Abstract
À qui appartient un corps ? Comment se construit une identité ? Par conscience de soi, par assignation par l'autre, par appartenance à une communauté identifiée et normée ? En quoi la question de la sexualité est-elle importante dans la construction identitaire ? Et l'est-elle toujours ? En quoi l'image du corps peut-elle déterminer la construction d'une identité sexuelle ? La fabrique d'un corps échappe-t-elle aux représentations de son temps ? Ce sont ces questions que je souhaite ouvrir avec vous aujourd'hui en partant de ce que l'on peut nommer la « fabrique médicale d'un corps normé ». « Le doute visuel » Pour déplier ces aspects, je voudrais partir d'un épisode contemporain qui a fait grand bruit dans le monde sportif : Il s'agit de la mésaventure de Caster Semenya, athlète Sud-Africaine. L'affaire a fait scandale lors des championnats du monde d'athlétisme en août 2009 à Berlin. Les experts se sont interrogés en effet sur le « vrai sexe » de l'athlète sud-africaine qui avait remporté la finale féminine du 800 m, avec beaucoup de facilités. Caster Semenya a dû alors se plier à de multiples analyses sanguines et chromosomiques et a subi des examens médicaux, des tests gynécologiques, des entretiens psychologiques. Selon le quotidien The Sydney Morning Herald Tribune, la championne du monde du 800 m serait hermaphrodite. Le journal australien explique en effet que les examens ordonnés par la Fédération internationale d'athlétisme ont « prouvé » que Semenya possédait à la fois des organes génitaux féminins et masculins. Les rapports médicaux indiquent que la jeune Sud-Africaine n'a pas d'ovaires, mais possède au contraire des testicules internes qui produisent de la testostérone et l'avantagent donc par rapport à ses concurrentes. A la rubrique des sports de différents quotidiens, on peut lire que « Pierre Weiss secrétaire général de la Fédération internationale d'athlétisme a tenu à préciser que des « tests de féminité » étaient actuellement réalisés par des médecins, en Allemagne et en Afrique du Sud, dont les résultats seraient connus dans deux ou trois semaines. "Oui, elle sera à la cérémonie des médailles, a dit Pierre Weiss. Il serait totalement injuste de l'exclure. Il n'y a pas de preuves qu'elle ne soit pas une femme, il y a juste un doute visuel. Pas suffisant pour radier l'athlète. ».
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